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mano a mano

IRAN : ELITES ISLAMIQUES

4 Septembre 2017, 14:32pm

Publié par mano a mano

Un film d'Agnieszka Ziarek
23'/ ARTE

 

Sur les murs de Téhéran, des fresques et deux grandes tendances : les portraits de Khomeiny et des héros de la guerre Iran-Irak, d’un côté, de l’autre, quelques portraits glabres et des fresques anti-pollution témoignent de la récente ouverture du régime de Téhéran.

Pour comprendre ces images, ces portraits, ces fresques et ce qu’ils nous disent de l’évolution de la société iranienne et de l’enjeu de l’élection, nous avons choisi comme personnage central un peintre.

 

Dans un pays islamique qui refuse, à priori, toutes représentations par l’image, un homme est à l’origine de cette vogue : Nasser Palangui, aujourd’hui âgé de 43 ans.

Encore étudiant aux beaux arts de Téhéran, Nasser Palangui présente à l’Ayatollah Khomeiny deux de ces œuvres, lequel les signe et par voie de conséquence ouvre la voie à la peinture dans la jeune république Islamique.

Egalement héros de guerre, le jeune Nasser s’introduit dans la nuit, dans la ville de Khoramcha, assiégé par les Irakiens, pour soutenir son armée. A la libération, pour le remercier, il sera le premier à peindre les premières fresques sur les murs de la mosquée de la ville, fresques relatant les hauts faits glorieux des combattants iraniens.

Durant toute la guerre, Palangui incitait les élèves des beaux arts à aller sur le front, pour qu’ils puissent à leur retour peindre la réalité de la guerre, mais il se rend déjà compte qu’on ne peut pas forcer l’inspiration d’un artiste.

Fondateur de l’organisme pour la propagande de l’Art Islamique, une sorte d’ Académie des beaux arts, son œuvres évolue peu à peu vers l’art abstrait. Il se retrouve alors expulsé vers la fin des années 90 pour déviance artistique. Aujourd’hui il a ouvert, en face de l’Université des arts plastiques de Téhéran, une petite galerie où il expose ses œuvres ainsi qu’une école de peinture où il enseigne les arts plastiques.

Il suffit de traverser la rue pour découvrir l’art officiel tel qu’il est enseigné aux Beaux Arts. Nous avons demandé les autorisations pour tourner les cours pour savoir ce qui est « Beau » pour le pouvoir actuel.

C’est la mairie de Téhéran où l’organisme propagande de l’Art Islamique qui passent commande à de jeunes artistes. La Mairie de Téhéran est un gros commanditaire du marché de l’art. Elle est également propriétaire de plusieurs galeries dans la ville. Pour de jeunes artistes fraîchement sortis des beaux arts elle est incontournable.